mitoumitou
Un petit texte que j'ai créer hier soir, par envie sans vraiment réflechir.
Je commence cette journée par un petit tour du quartier en vélo. Il est 5 heures et demi du matin, et il fait très froid dehors. Mais je me force. Il le faut. Depuis que j’ai commencé à pédaler régulièrement, j’ai changé. Je ne sais pas si c’est à cause du vélo mais ce qui est sur c’est que le pratiquer de nouveau me donne de la force pour survivre et traverser les différentes étapes de ma vie. Un coup de pédale dans la nuit noire avec pour seul compagnons que la lune et les étoiles me rappelle une période douloureuse de ma vie. J’avais alors 17 ans. J’étais une ado pas tout à fait comme les autres et mes problèmes me paraissaient insurmontable. Je ne savais pas vers qui me tourner et encore moins comment aborder certains sujets dont j’avais honte ou que moi-même je ne comprenais pas.
A ce moment là, le suicide me paraissait une bonne idée. J’y avais déjà pensé bien avant d’avoir 17 ans, là première fois, ça devait être vers 11 ou 12 ans. Mais là, c’était comme inévitable. J’en pouvais plus. J’en avais marre d’être sans cesse rejeter, de ne pas trouver ma place, même de penser j’en avais marre. Je suis une personne qui réfléchit beaucoup avant d’agir et toutes ces réflexions m’épuisaient. Le problème était de savoir de quelle manière je voulais partir. J’ai pensé à sauter sur une ligne de chemin de fer quand un train passerait mais c’était problématique et un peu trop radical. Je me suis rabattue sur la prise de médicament en surdose. J’en avais à porter de main par ma mère qui en prenait pour rester en vie. L’ironie aurait été d’en prendre pour mourir. Et puis je me suis dit que ma mère s’en voudrait et culpabiliserait alors je n’ai pas retenu cette solution. Et un soir où je n’avais pas le moral, la solution m’est apparue. Je me suis dirigée vers ma salle de bain et j’ai entrepris de démonter un de mes rasoirs dont je me servais. De cette manipulation en ai ressortie deux lames. Deux lames coupantes, tranchantes. Je les aie plongés dans l’eau bouillante pour les désinfecter au mieux. Je suis retournée dans ma chambre, les larmes ruisselantes sur mes joues. Je me suis assise sur le rebord de mon lit et j’ai appliqué la lame encore chaude sur ma peau. Le contact était agréable. Il m’a fallut quelques minutes pour commencer de me couper au niveau du poignet droit. J’ai coupé aussi profond que la douleur était supportable. Je me suis rendu à l’évidence que je ne pourrais pas coupé plus loin et que quelques gouttes de sang seulement perlaient. Ce n’était pas suffisant pour moi. Alors j’ai un peu disjoncté. Je me suis mis à me coupé partout, sur tout le bras, dans tout les sens. La douleur était horrible. J’ai fini par arrêter. J’ai nettoyé les coupures avec du papier toilette. J’ai rangé mes lames dans un petit étui rouge où étaient rangées des aiguilles et cet étui je l’ai caché dans ma boite de punaises où j’ai veillé à ce qu’elle ne soit pas à la portée de tous. Puis je suis allée me coucher. Le lendemain, j’avais cours, je devais donc prendre une douche et je me suis rendu compte que j’allais avoir très très mal. L’eau chaude sur des plaies nouvelles ne fait pas le plus grand bien. J’ai donc eu l’idée de protéger mon bras en scotchant une pochette plastique utilisé en cours.
Je ne me souviens plus trop du reste. Je sais que je l’ai fait souvent. En y repensant aujourd’hui, je me dit que j’aimerais retrouver cette période. C’est vrai que lorsque je me coupais, plus rien n’existait. J’étais bien. J’avais l’esprit vide, complètement vide. Je ne pensais à rien, à personne. C’était une liberté que je n’ai jamais réussi à retrouver.
J’ai fini par arrêter. Je me suis jurer de ne jamais recommencer mais je ne regrette pas ces quelques minutes de bonheur même si c’était pour me faire du mal. C’est paradoxal.
Et la sur mon vélo, je pense à ça. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Mais c’est comme ça et je me sens bien.
Pocwin